Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou.
« Je suis le fils d’un salopard qui m’aimait » : ainsi débute la quatrième de couverture de L’Intranquille.
Gérard Garouste est un peintre français, né en 1946. J’ai découvert une partie de son travail par hasard, au château de Hauterives où quelques-unes de ses œuvres sont exposées près de celles de sa compagne Élisabeth, du frère de celle-ci David Rochline et de celles des enfants de la Source, une association qu’ils ont fondée il y a plus de vingt ans. Elle est née de leur conviction que la création artistique peut venir en soutien à l’action sociale pour favoriser l’intégration et permettre à chacun de se construire, de découvrir tous ses possibles.
Il y a de l’art brut dans ces œuvres et ce n’est pas un hasard si elles sont exposées à quelques enjambées du palais du facteur Cheval.
Garouste est un peintre de facture classique. Il manie les couleurs, il est un dessinateur remarquable. Sa grande habileté est contrebalancée par ses univers étonnants. Je pense à Goya et à Bosch en regardant ses peintures. La Bible, Dante, Don Quichotte, la mythologie se côtoient joyeusement, terriblement, follement.
Dans L’Intranquille, Garouste qui a fait du chemin, raconte les périples de sa vie, la folie et la violence de son père, l’antisémitisme de celui-ci, les non-dits qui pèsent. Il raconte sa propre folie, sa compagne solide qui ne l’a jamais lâché. Il parle bien sûr de ses questionnements de créateur. Peut-on encore peindre après Picasso ?
L’Intranquille est le très poignant et sincère autoportrait d’un homme qui chemine avec le poids de son histoire, ses questions d’homme et de créateur à maturité, porté par son courage, l’amour et l’amitié des siens, les livres, la soif de trouver sa juste place au monde. N’est-ce pas le rêve de chacun?
Catherine CHION
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