Joël Vernet, c’est un nom qui sonne clair mais je ne connaissais rien de vous jusqu’à ce soir d’été, à Saint Michel sur Rhône où nous sommes venus vous rencontrer grâce à l’initiative de la compagnie du Petit théâtre du Pilat.

Il faisait bon. Une quinzaine de personnes assises en cercle sous les arbres écoutèrent quelques-uns de vos textes, ponctués d’improvisations jouées sur un hautbois, par une jeune fille calme, les pieds nus. La soirée se poursuivit par la lecture théâtralisée et mise en musique de votre poème pour le théâtre, Pourquoi dors-tu Jonas parmi les jours violents ?

Pour moi, il en va de vos écrits comme de certaines peintures. Vous entrez dans un musée pour voir une exposition, ou dans un cercle d’humains pour écouter un homme dire ses textes, parler de son travail de créateur, et vous sortez de cette rencontre chamboulée, débordante d’émotion et de joie, parce que aujourd’hui, vous venez d’agrandir votre famille, vous venez de rencontrer un frère de chemin, quelqu’un dont les mots vous chantent ce qui, en définitif, vous le savez profondément, a toujours compté pour vous, et donne du sens à votre vie.

Alors vous courez dans une bonne librairie à la recherche des livres de l’auteur.

Il faut faire un choix car ce sont de beaux livres précieux. Certains tiennent dans une poche mais il faudra malgré votre impatience, attendre de rentrer à la maison pour en ouvrir certains. Tranquillement, vous découperez les cahiers afin de séparer les pages. Enfin, viendra le temps de savourer les mots, de lire et de relire les textes, les fragments, les poèmes qui nous parlent en vérité de la beauté qui traverse les jours, de notre terre des hommes, de la lumière, de cet appel du large, de cette nécessité d’aller voir ailleurs et de trouver notre propre chemin avec justesse, opiniâtreté, lenteur, franchise et allégresse.

Merci pour vos textes et merci d’être là aujourd’hui.

23 septembre, Condrieu.
Catherine Chion